Haïti : un bastion permanent des tremblements de terre ?
Après la catastrophe de 2010, un autre séisme de magnitude 7,2 a secoué, samedi 14 août 2021, le sud-ouest de cette perle des Antilles. Le bilan provisoire : 2189 morts, plus de 12 000 blessés, plus de 332 disparus et près de 30 000 maisons endommagées, de source officielle à la date du mercredi 18 août 2021. Voici ce qu’il faut comprendre du nouveau désastre qui terrorise les Haïtiens.
La croûte terrestre, l’enveloppe rocheuse de la terre, est constituée de plusieurs grandes plaques qui sont en mouvement. À la collision de deux plaques, naissent des failles qui dégagent de l’énergie accumulée sous vibration : il s’agit là d’un tremblement de terre ou d’un séisme. Cette description renseigne sur ce qui s’est passé le samedi 15 août sur le seul territoire francophone indépendant des Caraïbes.
Le pays accumule plusieurs facteurs de risques dus à la position de l’île sur une faille géologique au tournant de deux plaques tectoniques. La capitale, Port-au-Prince, ville la plus touchée, est aussi « dans une vallée, enclavée entre deux montagnes et son sous-sol est composé, jusqu’à 4000 m de profondeur, d’alluvions et d’argiles, peu solides et donc beaucoup plus sensibles aux déformations. » explique le géologue, spécialiste de la tectonique Amérique centrale, Peter Cobbolt sur les antennes de RFI.
Outre ces conditions géologiques, le niveau économique du pays est un facteur décisif. En termes clairs, « un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter au Japon fait moins de victimes qu’une secousse de même ampleur en Haïti » précise le géophysicien, Pierre Gravilenko. À titre illustratif, le tremblement de terre de magnitude 7,2 qu’a connu le Japon en 2005 n’a fait que des blessés et le plus violent tremblement de terre ayant frappé la région n’a jamais causé autant de dégâts que les cas haïtiens. Conséquence, notamment, de choix de constructions respectant les normes parasismiques.
Abdel Karim