Déjà liée avec le Mali par des accords de coopération militaire, la ruse de tous les stratagèmes pour profiter de la situation politique et sécuritaire afin d’avancer ses pions à Bamako. Pendant que la France met fin à l’opération Barkhane au Sahel sous sa forme actuelle, Moscou veut se proposer en alternative à la France dans la région. C’est de bonne guerre dans la nouvelle conquête géopolitique africaine. Considérant que l’opération Barkhane est un échec, le sentiment anti-français naît, grandit et rapproche davantage Bamako de Moscou comme dans les années 60, période de la décolonisation. « Nous voulons que la Russie vienne traiter nos problèmes sécuritaires, explique-t-il. Nous avons vu la coopération militaire russe avec d’autres pays, comme la Syrie, ou plus récemment la Centrafrique. Nous sommes convaincus que des militaires russes feront davantage que la France. » souhaite Sidi Traoré.

En clair, les Russes sont présents dans l’esprit de beaucoup de maliens surtout avec Assimi Goïta, le nouveau président malien, qui aurait suivi des formations en Russie. Ainsi, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara, a reçu en audience l’Ambassadeur de la Russie au Mali, M. Igor Anatolievich Gromyro, le mardi 15 juin 2021 dans la salle de conférence de son département pour discuter des questions d’intérêts communs.

Et Selon l’agence Reuters, un contrat serait sur le point d’être signé entre la milice proche de Vladimir Poutine et la junte malienne pour le déploiement de plusieurs centaines de personnels russes, chargés de former les soldats maliens et d’assurer la protection de certains hauts dirigeants. Quoi qu’il en soit, le Mali devient un véritable enjeu géopolitique pour les puissances en présence. Il faut le rappeler, le 23 octobre 2019, plus de quarante chefs d’État africains sont réunis à Sotchi lors du sommet Russie-Afrique. Un événement historique par lequel Vladimir Poutine compte officialiser le réengagement de la Russie sur le continent africain. La France de son côté observe ce rapprochement de façon impuissante sans trop critiquer. Toutefois, le chef de la diplomatie Française Jean-Yves Le Drian qualifie de « ligne rouge » les discussions sur le déploiement des paramilitaires russes. Pour lui, « Wagner, c’est une milice . (Ils) se sont illustrés dans le passé en Syrie, en Centrafrique, avec des exactions, des prédations, des violations de tous genres qui ne correspondent pas à une solution quelconque ». La Russie, quant à elle, veut étendre son influence dans l’Afrique francophone tout en donnant un signal fort à la France. Cette guerre d’influence entre la France et la Russie fait l’affaire de la junte militaire malienne au pouvoir, qui cherche à forcer l’admiration du peuple, montrer ainsi l’indépendance du pouvoir et affirmer la souveraineté nationale