Une situation de dualité qui dure…

Par Francois Charles

Depuis des mois deux logiques opposées s’affrontent e Algérie, d’un côté le peuple et la jeunesse mobilisés pour un changement radical de logiciel, pour la démocratie réelle, pour le départ de tous les caciques d’un régime honni. De l’autre côté, un pouvoir rabougri, adossé à la puissance et l’omniprésence de l’armée, accroché à ses outrancières prérogatives, discrédité par des années d’arrogance, miné par les prévarications, les conflits d’intérêt et les affaires.

Dès ce 23 août, et malgré les « processus de dialogue » mis en place par le pouvoir, les manifestations ont continué de plus belle avec une ampleur jamais démentie. Il s’agissait ainsi du vingt-septième vendredi de mobilisation massive de la population et toujours les mêmes exigences : « Démocratie, le pouvoir au peuple ! » et « Régime dégage ! ».

Quelles perspectives ?

Tentant de garder la main par tous les moyens, le pouvoir lance les initiatives les unes après les autres avec, toujours en point de mire, de futures élections « sous contôle »..

La dernière en date s’est déroulée le 24 août dernier pour « échanger constructivement » avec le fameux panel des personnalités choisies par…le pouvoir lui-même.

Alors que le mouvement populaire exige « le pouvoir au peuple » et sachant que les travaux de cette conférence, visant à conduire aux élections, se dérouleront à huis clos, sans même la présence de journalistes, on mesure  l’idée saugrenue et pathétique que se font les caciques, de la démocratie!

Ainsi, alors que la situation est toujours extrêmement tendue entre ce pouvoir et la population en mouvement, « gagner du temps » semble donc être l’objectif principal de ces « dirigeants » accrochés à leur radeau de survie.

Démocratie, souveraineté et Constituante

La révolution initiée en février dernier a fondamentalement changé la donne et, ce que ne comprennent pas ces dirigeants « du monde d’avant », c’est que, à dater de ce jour :  » Plus rien ne sera jamais comme avant ! »

Désormais, les perspectives du mouvement populaire sont déterminées par sa volonté farouche de rompre avec le régime et, laissant et donnant la parole au peuple, recouvrer la démocratie.

La logique « électorale » du pouvoir recouvrant, avant tout, une volonté clairement affichée de « tout faire pour que rien ne change vraiment » s’oppose, désormais frontalement, à la volonté radicale du mouvement populaire.

Contre toutes les combines et combinaisons du pouvoir, cette volonté qui s’exprime aujourd’hui se concentre clairement dans l’exigence d’une Assemblée Constituante souveraine, seul moyen, hautement démocratique, de faire table rase de ce régime et de confier le pouvoir au peuple.