Le Liptako Gourma: une poudrière au cœur du Sahel ?
Dans quelles mesures l’instabilité politico-économique de la région frontalière comprenant le Mali, le Burkina Faso et le Niger a-t-elle favorisé la montée du terrorisme au Liptako Gourma, entraînant une crise humanitaire dans la région et amenant au déploiement de la coopération régionale et internationale ?
Par Nesserine Dek
Le Liptako Gourma: une région transfrontalière marquée par de multiples crises complexes propre au Sahel
Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022, les corps de 28 personnes ont été découverts près de Nouna au sud-ouest du Liptako Gourma, zone frontalière du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Selon des habitants locaux, ces assassinats auraient été perpétrés par des Volontaires pour la Défense de la Patrie, un groupe armé qui a officiellement le rôle de veiller à la sécurité locale des villages au Burkina Faso. Vendredi dernier, Volker Türk, haut-commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme a appelé le pouvoir burkinabé à enquêter sur ces meurtres de manière “impartiale et transparente” afin de “demander des comptes à tous les responsables, quel que soit leur poste ou leur rang” et à faire cesser les abus de la part de forces armées dans la région déjà embourbée dans une situation sécuritaire complexe.
Ces règlements de comptes s’inscrivent dans un contexte plus large de prolifération du terrorisme dans la région après la crise malienne de 2011 et amplifiée par l’instabilité politique du Burkina Faso. La zone des trois frontières, entre le Mali, Burkina Faso et le Niger, qu’on appelle le Liptako-Gourma cristallise les tensions sécuritaires mais aussi humanitaires que le désordre engendre.
Différents mouvements terroristes prolifèrent dans la région et les attaques se multiplient provoquant une vague de violences intercommunautaires. La dégradation de la situation sécuritaire, tant due aux attaques terroristes qu’aux abus des forces armées et des groupes d’autodéfense locaux, entraîne le développement d’une crise humanitaire sans précédent. Pour pallier cette situation, des camps d’urgence sont créés mais avec des moyens souvent insuffisants face à l’ampleur de la crise. Les crises sécuritaire et humanitaire atteignent des proportions telles que des coopérations régionales et internationales sont mises en place pour lutter contre ces drames à répétition.Il serait intéressant de se demander dans quelles mesures l’instabilité politico-économique de la région Mali – Burkina Faso – Niger, a-t-elle favorisé la montée du terrorisme au Liptako-Gourma, entrainant une crise humanitaire dans la région et amenant au déploiement de coopérations régionales et internationales.
L’instabilité politico-économique du Liptako-Gourma: un enjeu majeur entraînant une dégradation de la situation sécuritaire
L’essor du terrorisme : des Etats centralisés marginalisant les régions rurales, zones propices au terrorisme
La montée du terrorisme dans la région est due à une instabilité politique régionale assez forte. Le Mali connait en 2012 une crise multiple, puisque l’Etat doit faire face à des révoltes Touaregs mais aussi à la menace islamiste d’AQMI, (AQ Maghreb islamique) venu du Nord. De son côté, le Burkina Faso connaît en 2014 une vague massive de manifestations populaires qui mène à la démission de Blaise Compaoré au pouvoir 27 ans, suivie de plusieurs coups d’Etat. A ce contexte d’instabilité s’ajoute la circulation d’un immense nombre d’armes dans toute la région sahélienne en provenance de Libye après que la chute de Kadhafi en 2011 ait provoqué le développement d’un vaste réseau de trafic. Ce trafic profite énormément à AQMI et à d’autres groupes terroristes qui se développent dans le Sahel.
De plus, le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont des États centralisés, ce qui aboutit à une marginalisation des régions rurales et excentrées dont le Liptako Gourma fait partie. L’instabilité sécuritaire propre à la région relève également de problèmes administratifs, eux-mêmes hérités du découpage territorial, de ce qu’on l’on appelle la « zone des trois frontières », à l’issue de la colonisation française. S’ajoute à cela le fait qu’à l’origine, ces trois pays sont pauvres en comparaison à d’autres pays du continent. Depuis 1970, il existe une organisation inter-étatique commune aux trois pays qui s’appelle l’Autorité de développement intégré du Liptako Gourma (ALG) et dont la nature consiste à tendre vers une intégration politique régionale. Plus spécifiquement, l’organisation entend mettre en commun des ressources énergétiques, hydrauliques, minières et agraires dans la région du Liptako Gourma.
L’organisation exerce un certain poids dans la mesure où elle agit sur l’ensemble de la région historique du LiptakoGourma, à savoir un territoire de 370 000 kilomètres carrés(c’est-à-dire près de 20% de la surface territoriale des trois Etats) abritant entre 15 et 17 millions d’habitants.
La défaillance du pouvoir étatique créé une situation sécuritaire alarmante
De ce fait, depuis le début des années 2010, on assiste à l’émergence d’un certain terrorisme au sein du Liptako Gourma, qui comme conflit de nature politique, revêt également des critères ethniques et culturels.
Ainsi, des groupes comme l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ou Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) se développent dans la région. Le Mali est en guerre civile depuis 2012 contre ces groupes terroristes. La région de Tillabéri (à la fois au Niger mais qui recouvre une partie de Liptako Gourma) est le lieu d’une extrême violence avec plus de 300 habitants tués entre 2019 et 2021.
Selon l’ONG ACLED, qui est spécialisée dans l’analyse des données des conflits, la majorité des attaques qui ont eu lieu dans la région sont perpétrées par l’EIGS. En effet, le groupe terroriste fondé en 2015 s’est implanté dans la région des trois frontières, dans laquelle il se finance et recrute des combattants. Les armées nationales doivent ainsi faire face à une guerre asymétrique : les terroristes mènent des attaques « éclair » à motos à l’encontre de camps isolés ou des soldats sont retranchés. Entre fin 2019 et début 2020, des centaines de soldats ont été tués de cette manière.
Certains groupes terroristes se caractérisent par leur dimension ethnique : c’est par exemple le cas d’ AnsarulIslam, une organisation principalement active au Mali et au Burkina Faso (où elle possède une base arrière dans la province de Soum), qui recrute majoritairement parmi les populations peules. On peut y voir une volonté des dirigeants terroristes d’instrumentaliser la stigmatisation des Peuls (peuple historiquement nomade) dans la région, afin de les rallier à leur combat. Le Liptako Gourma est également à proximité de la zone d’activité de Boko Haram (moitié nord du Nigeria) et en subit donc des effets périphériques.
Une situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader face à une réaction insuffisante des Etats
Comme expliqué précédemment, la défection des structures étatiques en matière de politique sécuritaire fut les prémices au développement du terrorisme dans la région.
Face à cela, les États concernés ont émis des réactions insuffisantes, en dépit d’une volonté d’apporter des réponses politiques. Les trois pays dont le Liptako gourma fait partie sont membres du G5 Sahel depuis 2014, dont une des missions phares consiste en la lutte commune contre le terrorisme. On retrouve également la Mauritanie et le Tchad au sein de cette organisation qui est tout autant impliquée dans la lutte contre le trafic de drogues, d’armes et de migrants. Pour le G5 Sahel, le Liptako Gourma est considéré comme la zone prioritaire d’intervention. Cependant, en raison de difficultés budgétaires, d’un manque de formation, de moyens et de matériel, l’organisation fait souvent appel à la communauté internationale, témoignant de son inefficacité. Le Mali quitte le G5 Sahel en 2022.
Depuis 2012, on observe une amplification de la crise sécuritaire avec un terrorisme qui était originellement au Mali,mais qui s’est répandu jusqu’au Burkina Faso. A partir de là, l’ALG a renforcé ses prérogatives en matière de défense, là où l’organisation poursuivait principalement des enjeux liés au développement économique. Cependant, l’ALG est assez critiquée pour sa déconnexion avec la réalité des populations et des enjeux locaux. La difficulté des relations entre les différents Etats qui couvrent la région n’aide pas l’intensification de la coopération et la poursuite des projets initiés au cœur du Liptako Gourma.
En effet, les relations diplomatiques entre le Mali et le Niger se sont dégradées depuis quelques années (notamment sur la question de la présence française au Sahel), ce qui rend la coopération de lutte contre le terrorisme plus compliquée.
Et en parallèle, le Burkina Faso, qui a était considéré comme un relatif pilier de stabilité régional sous la présidence de Blaise Compaoré, traverse des troubles tant sur le plan institutionnel que sécuritaire (depuis le soulèvement populaire de 2014).
La force de frappe des groupes terroristes au Sahel contraint les Etats africains de la région à améliorer leurs capacités militaires afin d’assurer la situation sécuritaire de leur pays et de protéger des sites stratégiques. Cela a notamment conduit le Burkina Faso, le Mali et le Niger à revoir à la hausse leur budget de défense. Par exemple, entre 2010 et 2020, le Mali a vu ses dépenses militaires être multipliées par 5, passant de 110,8 à 509,6 millions d’euros. Sur la même période, le budget de défense du Niger est passé de 69,1 à 295 millions d’euros, et celui du Burkina Faso, de 105 à 416,3 millions d’euros. Dans les trois cas, le budget de défense dépasse les 8% du budget de l’Etat.
Cette situation sécuritaire instable, qui représente un frein à tout effort de développement, a donné lieu à une crise humanitaire dans la région.
La dégradation de la situation sécuritaire du Liptako-Gourma, source d’une crise humanitaire
Une région déjà marquée par une situation environnementaleet sanitaire alarmante
Au sein de cette crise, environnement et conflit sont intrinsèquement liés. En effet la région offre une grande biodiversité largement convoitée en raison de la richesse de ses ressources minières tel que les mines d’or que l’on retrouve près des villes burkinabè Dori et Tougouri qui suscite de nombreuse activité d’orpaillage, mais aussi ses ressources agricoles. Entre 2015 et 2016, le Burkina Faso a été le deuxième producteur de coton en Afrique. La région est aussi touchée par le trafic d’ivoire dont souffrent les derniers éléphants de l’Afrique de l’Ouest qui représente un important financement pour le crime organisé. D’un côté donc le Liptako-Gourma un territoire hautement stratégique pour les groupes criminels tandis que de l’autre les pays de la région, gangrenés par les conflits internes ne sont pas en mesure de protéger leur capital naturel.
La dégradation de l’environnement entraîne différents phénomènes qui viennent affaiblir les animaux, le bétail, les cultures et les populations entraînant une grande insécurité alimentaire et donc sanitaire. Les sécheresses à répétition ou encore les inondations sont encouragées par la déforestation, une mauvaise gestion des déchets ou autre créant un climat propice aux épidémies plus particulièrement la méningite, la rougeole et le choléra. L’insécurité alimentaire joue également un rôle important, entre catalyseur et conséquence de cette crise. Elle touche 2,7 millions de personnes en 2020. Sans compter que l’accès aux services de santé est entravé par les contraintes sécuritaires.
Dû à l’instabilité régionale et la situation sanitaire alarmante, la population locale est de plus en plus concernée par l’extrême pauvreté. S’ajoute à cela le fait que le Liptako-Gourma est un espace enclavé dans la région du Sahel central à cheval entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ce qui en fait de facto un territoire fortement propice au terrorisme.
Une région de grande insécurité
Autant d’éléments qui instaurent un climat d’insécurité dans la région dont l’effet le plus visible reste le déplacement des populations. En 2018 on relevait 145 000 déplacements internes dans la région contre 35 000 en 2017. Pendant une visite à Barsalogho, petite ville du centre-nord du Burkina Faso, une région qui accueille 270 000 déplacés et réfugiés, Jan Egeland, secrétaire général du conseil noorvégien pour les réfugiés (NRC) déclarera que « C’est la crise humanitaire qui grossit le plus vite au monde ». Les populations déplacées, qui regroupent de nombreux enfants sont particulièrement vulnérables face aux aléas naturels mais font aussi des proies faciles face aux attaques. Sans compter que ces groupes qui fuient les violences djihadistes voient se multiplier les conflits au sein même de leur communauté motivés par une compétition autour de l’accès aux ressources.
Les camps comme concrétisation de ces problématiques
Les camps d’urgence montés pour répondre à cette crise cristallisent les dilemmes évoqués jusque-là, à la fois sécuritaires, sanitaires et environnementaux. Suite aux déplacements des populations, la région a, en effet, vuproliférer une multitude de camps de réfugiés tel que les camps Barsalogho, Foulbé, Kelbo, tous les trois situés au Burkina Faso. Mais la migration est telle que les camps sont souvent surpeuplés ce qui les rend non viable. Il y est très difficile d’avoir accès aux services de base tels que la santé,l’éducation, l’eau potable. Ce climat d’insalubrité favorise l’émergence de maladie et exacerbe les tensions déjà existantes entre les différentes ethnies qui sont contraintes de cohabiter. A retenir que les enfants et les femmes sont les premières victimes des violences au sein des camps. Le peu de protection dont bénéficient les camps représente également une véritable aubaine pour les trafics de migrants et les attaques externes. En 2017 un groupe non identifié a attaqué le camp de Mentao au Burkina Faso ce qui a donné suite à la fermeture de l’école et de l’infirmerie. L’instabilité régionale et la création de camps de réfugiés a entraîné l’intervention de plusieurs acteurs internationaux, militaires et humanitaires.
L’intervention de la coopération internationale dans l’aide humanitaire et la lutte antiterroriste
L’aide humanitaire internationale onusienne et non gouvernementale
La région du Liptako Gourma est de plus en plus confrontée à une insécurité grandissante qui affecte la vie des populations qui y vivent. Dans le but de répondre à cette situationsécuritaire désastreuse et relancer le développement de cette zone, plusieurs mécanismes et interventions humanitaires ont été mis en œuvre aussi bien par des acteurs internationaux que régionaux regroupant les trois (03) pays concernés que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Au vu des différentes organisations internationales et non gouvernementales intervenant dans cette Zone, notons la FAO, le PNUD, l’ALG.
A cet effet, un programme conjoint entre l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’ALG et l’Agence Suédoise de Coopération Internationale pour le Développement (SIDA) a été mis en place en 2018 pour renforcer la résilience des communautés vulnérables et difficile à atteindre dans la région du Liptako-Gourma qui fait face à la pauvreté et à la précarité sécuritaire et climatique. Ce programme est mis en œuvre par huit agences des Nations Unies notamment l’UNICEF, le PNUD, l’ONU-FEMMES, le HCDH, l’ONUDC, l’UNESCO, le BIT et la CEA sous le leadership de l’ALG.
Toutes ces organisations régionales et internationales mettent en relief l’humanitaire et le développement pour instaurer la paix et la croissance économique dans la région du Liptako-Gourma.
Les interventions militaires françaises dans la région : opération Serval au Mali puis élargissement régional avec l’opération Barkhan, l’ONU avec MINUSMA et le G5 Sahel
Hormis les interventions humanitaires dans la région du Liptako-Gourma, on recense plusieurs coopérations et interventions militaires dans le but de stabiliser la région et de lutter contre le terrorisme. A titre d’exemple, nous avons:
Face à la montée du terrorisme au Sahel, la France lance l’opération serval le 11 janvier 2013 grâce à la coopération militaire franco-malienne. Parallèlement, l’Organisation des Nations Unies a créé la Mission intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA).
En 2014, l’opération Serval a été remplacée par l’opération Barkhane en partenariat avec les armées des pays de la Bande Sahélo-Saharienne (G5 Sahel) regroupant le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Ce partenariat stratégique vise à lutter contre les Groupes Armés Terroristes(GAT) tout en élargissant l’intervention des forces armées sur l’ensemble de la bande sahélo-saharienne (BSS).
L’opération Barkhane a focalisé ses efforts sur la zone du Liptako-Gourma qui est devenue une zone de refuge pour les Groupes Armés Terroristes telles que l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS), Ansarul Islam ( groupe salafistedjihadiste actif au Burkina faso et au Mali) et le Rassemblement pour la Victoire de l’Islam et des Musulmans (RVIM) affilié à Al-Qaïda qui profitent de l’instabilité de cette région. Cette opération militaire s’est effectuée en étroite collaboration avec les Forces Armées Maliennes (FAMa).
Elle s’est manifestée par des actions ponctuelles dans une logique de démantèlement de réseaux ; des opérations de reconnaissance, conduites conjointement avec les FAMa, et dont le but est d’étendre progressivement la zone d’action des forces maliennes et des actions de reconnaissance et de fouille de lieux d’intérêt.
En dehors des actions militaires, plusieurs actions civilo-militaires sont mises en œuvre au profit de la population. Selon le dossier de presse Opération Barkhane réalisé par l’Etat-major des Armées, On note la réalisation de huit (08) projets de première nécessité dans la région du Gourma tels que l’accès à l’eau, l’aide à l’agriculture, l’accès à l’éducationet les infrastructures.
Les limites de la coopération internationale
Suite à une forte instabilité politique au Burkina-Faso, au Mali et au Niger qui ont en commun la zone du Liptako-Gourma, on enregistre un déclin de la coopération internationale avec certains acteurs internationaux et régionaux. C’est dans cette perspective que l’opération Barkhane a pris fin le 09 Novembre 2022 à la suite de deux coups d’Etat successifs à Bamako. Cette situation déplorable entraînera sans doute une remontée en puissance de l’activité des groupes djihadiste dans une partie du sahel. Aussi, faut-il noter que le retrait du Mali de la force conjointe G5 Sahel crée une rupture géographique dans la Bande Sahélo-Saharienne avec la fermeture des bases militaires de Gossi, Ménaka et Gao; ce qui rend plus complexe la lutte contre les Groupes Armées Terroristes.
Par ailleurs, le retrait des forces armées internationales réduira le financement des opérations militaires au Mali faisant de ce territoire un no man’s land sécuritaire même si on note la présence du groupe paramilitaire Wagner sur ce territoire. Face à cette situation, la France suspend son aide au développement avec le Mali qui avait bénéficié de 473 millions d’euros entre 2013 2017 par le biais de l’Agence Française de développement.
Toutefois, le Burkina-Faso et le Niger réaffirment leur coopération militaire lors d’une réunion des ministres de la défense à Ouagadougou en août 2022.
En conclusion, nous avons pu voir à travers notre sujet que le Liptako-Gourma est complètement déstabilisé face à la menace terroriste, engendrant d’autres problèmes dans la région, malgré l’intervention d’acteurs locaux et internationaux afin d’instaurer la paix. Nous avons pu voir que cette menace terroriste a été favorisée dans une région composée de pouvoirs étatiques faibles, marginalisant les zones de campagnes, propice à l’installation de groupes islamistes. Les Etats, faibles et pauvres, ont du mal à pouvoir répondre à cette menace terroriste au Liptako-Gourma. De plus, la région se trouve naturellement dans endroit propice à la formation de ces groupes terroristes, car c’est une région qui connaît un phénomène de désertification et de sécheresse. Elle est aussi riche en ressources permettant de financer ce terrorisme à travers l’exploitation illégale des ressources. Cette situation ne s’arrange pas dans un contexte où les populations sont non seulement menacées par les terroristes, mais aussi par la crise sanitaire à cause du climat propice aux épidémies. Face à cela, les populations fuient vers dans camps de réfugiés qui ne peuvent être la solution permanente car ils sont aussi le foyer de violences. Malgré tout, l’armée française ainsi que l’ONU et les armées locales tentent tant bien que mal de lutter contre la menace terroriste et la crise humanitaire grâce à des aides et des combats armées permettant de déstabiliser les groupes terroristes.
Cette situation au sein du Liptako-Gourma se tend en 2022 depuis le retrait des troupes françaises armées. Les populations se sentent alors abandonnées, ce qui alimente un sentiment anti-français grandissant notamment au Mali et au Burkina Faso. D’où l’arrivée de nouvelles puissances dans la région comme la Russie avec Wagner.
Commerce transfrontalier pour la paix | Programme De Développement Des Nations Unies. (s. d.). UNDP. https://www.undp.org/fr/mali/projects/commerce-transfrontalier-pour-la-paix
The requested page could not be found. | MPTF Office. (s. d.). https://mptf.undp.org/sites/default/files/documents/JP+Liptako-Gourma+Consolidated+Annual+Report+2021+French.pdf
Afrique, M. (2022, 3 avril). Insécurité dans la région du Liptako Gourma : comment renforcer la coopération transfrontalière ? [Vidéo]. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=kjK-ywXpvbg&feature=youtu.be
Vrai, L. du. (2019, 26 novembre). Le Liptako : zone où se concentre l’essentiel des combats de l’opération Barkhane[Vidéo]. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=5IYAgCqOJbo&feature=youtu.be
Nesserine Dek
Analyste géopolitique junior du cabinet InterGlobe Conseils, spécialisé en expertise géopolitique et communication stratégique.
Après l’obtention de sa licence avec mention, elle intègre le Master Relations internationales et géopolitique de l’Université catholique de Lille. Elle a développé un intérêt pour les questions géopolitiques en Asie, c’est pour cette raison qu’elle écrit actuellement son mémoire de recherche de première année au sujet de la géopolitique du patrimoine en Chine. Son intérêt pour la géopolitique asiatique l’a alors encouragée à effectuer un second échange international à la Christ University de Bangalore en Inde en partenariat avec l’Université catholique de Lille dès janvier 2024.