FACE AUX CHOCS EXOGÈNES, LE BENIN FAIT PREUVE DE RESILIENCE ET S’ARME D’UN PLAN DE RELANCE POUR SORTIR DE LA CRISE

La période  2019-2021 s’est révélée l’une des plus éprouvantes pour les états du monde en raison de la pandémie du coronavirus. Cette crise qui est intervenue au Bénin, au lendemain de la fermeture unilatérale des frontières du Nigéria avec ses voisins, était de nature à éprouver davantage le pays. Mais durant toute la période, le pays a affiché une forte résilience avec des perspectives stables. Au fort de la crise, c’est l’un des rares pays à avoir conservé un taux de croissance positif.

CAPACITE DE RESILIENCE FACE AUX CRISES ET CROISSANCE POSITIVE MALGRE LA COVID-19

 Face à cette crise sanitaire qui s’est muée en une crise économique, le gouvernement a pris très tôt les mesures qui s’imposent. Le pays est parvenu à préserver la dynamique économique et à minimiser les chocs à divers niveaux. Confinement partiel, quarantaine ciblée, tests systématiques, cordon sanitaire autour des principales agglomérations, ce sont là des stratégies développées par le pays pour circonscrire le danger. Courant juin 2022, dans l’émission le grand invité de Rfi et de Jeune Afrique, Romuald Wadagni Ministre béninois chargé de l’économie et des finances a partagé quatre mesures fortes prises par le gouvernement de Patrice Talon pour atténuer certains effets de la crise. La première consiste à renoncer aux prélèvements fiscaux et douaniers pour permettre que le prix soit accessible aux populations. « Il faut un renoncement total ou partiel à ces prélèvements sur la plupart des produits de grande consommation, tout en veillant à ne pas pénaliser les industries locales », a-t-il fait savoir. Mais à côté, il faut des subventions directes de certains produits importés comme les carburants. Et c’est ça la deuxième mesure proposée. « L’ensemble des engins de chantier, des tracteurs, les usines, les transports en commun utilisent le gasoil. Si nous n’agissions pas, les conséquences sur la productivité et la création de richesse seraient désastreuses. Nous mettons donc de l’argent sur la table pour ralentir l’effet de la hausse des prix ». Les deux autres types de mesures consistent à réglementer et à surveiller les prix des produits subventionnés et à mettre en place des filets sociaux. « Une partie de notre population est extrêmement pauvre et nous devons nous assurer que ces personnes ont accès au minimum pendant la période de crise », insiste le ministre des Finances et de l’Économie qui se consacre chaque jour à rechercher des solutions.

Romuald Wadagni, à Abidjan, 10-06-2022© Issam Zejly


Ces divers appuis sont évalués à plus de 80 Mds de FCFA pour soutenir le pouvoir d’achat des populations. En vue d’en garantir l’effectivité et d’éviter des sorties frauduleuses de produits vivriers et des intrants subventionnés, le Conseil avait d’ailleurs instruit les ministres concernés à l’effet de renforcer les contrôles par les structures compétentes et de faire appliquer aux contrevenants la rigueur de la loi. Le Bénin convainc, s’il en est encore besoin, de la vitalité de sa politique économique et de l’effet de la bonne gouvernance que s’emploie à mettre en place depuis 2016, le gouvernement du président Patrice Talon.

Dès lors, le Bénin est parvenu à se démarquer du lot par sa remarquable résilience au grand bonheur de l’économie. Contre une croissance moyenne communautaire de 2,4% enregistrée dans l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le Bénin grâce au dynamisme du président Patrice Talon, de son Ministre de l’Economie et des Finances Romuald Wadagni, et de l’ensemble du gouvernement, a plané à 3,8%, largement au-dessus. C’est une réelle performance dans un tel contexte pour un pays sans grandes  ressources sachant que bien d’Etats ont carrément enregistré une croissance négative.

Ce fut également une « remontada » en ce qui concerne le Produit intérieur brut (PIB) où le pays a affiché une performance de 7,2%, taux majeur enregistré dans la Zone UEMOA et la deuxième de toute l’Afrique subsaharienne. Cette embellie se justifie selon l’Institut National de  Statistique et de Démographie (INStaD), par un regain d’activité dans le secteur tertiaire avec un apport de +3,2 points de contribution à la croissance. Le secteur secondaire n’est pas du reste. C’est en effet une contribution de 1,5 points qui est ressortie ici en 2021 avec une progression de 9,1% de la valeur ajoutée contre 5,2% en 2020. Cette performance est liée aux grands projets tels que le Pipeline Bénin-Niger et la Zone Économique Spéciale de Glo-Djigbé. Dans le secteur primaire essentiellement porté par l’activité agricole (22,8% du PIB en 2021 contre 21,8 en 2020), la croissance a cru de 1,4 points.

EN 2022, MAINTIEN DU CAP ET BONIFICATION DES PERFORMANCES ÉCONOMIQUES  MALGRÉ LES CONSÉQUENCES DE LA GUERRE EN UKRAINE

 Sachant que la crise sanitaire a engendré un enchérissement global de la vie, le gouvernement béninois a pris les mesures idoines pour que l’inflation soit contenue et supportable. Et l’objectif a été atteint avec une inflation modérée, ressortie à 3,0% en 2020 et 1,7% en 2021. Les budgets des États ont tout de même pris un coup avec des collectifs, qui ont permis des révisions à la baisse. Au Bénin, le déficit budgétaire est toutefois resté relativement contenu, malgré les plans ambitieux de soutien de l’économie adoptés à savoir : 5,7% en 2020, 4,5% en 2021. Ces efforts vus de près par les agences de notation les ont convaincues. Déjà, la convergence vers la norme communautaire des 3% à l’horizon 2024 est assurée. La mobilisation des ressources a connu une courbe ascendante, ce qui a abouti à un collectif budgétaire avec une augmentation de 21,7% comparé à la loi de finances initiale. C’est ainsi qu’en octobre 2021, la loi des finances rectificative a été votée. C’est un maintien indubitable de forme et une excroissance sachant qu’en 2019 déjà, contre une loi de finances initiale de 1.986 milliards, le pays a explosé les limites de 9,1% avec une loi de finances rectificative portant sur 2.167 milliards FCFA. C’est le résultat de remarquables efforts physiques et de gouvernance contre lesquels, la pandémie n’a rien pu. C’est sans compter avec la rigueur, la prévoyance dans la gouvernance et l’esprit d’anticipation qui prévalent depuis avril 2021 au Bénin.

Après les effets néfastes de la pandémie, le Bénin devrait renouer de plus belle avec les performances comme c’est le cas depuis 2016. Le Programme d’Actions du Gouvernement (2021-2026) en porte la marque et le souci du gouvernement de maintenir haut l’étendard d’une gouvernance économique à impact significatif y est traduit.  Lors du débat d’orientation budgétaire pour le compte de la gestion 2023 tenu le 27 juin 2022 à l’Hémicycle, le Ministre d’État, Ministre de l’Économie et des Finances soulignait l’ambition du Bénin d’atteindre un taux de croissance de 7% dans un contexte de meilleurs scénarios avec l’atténuation des effets de la pandémie du coronavirus. Mais avec la persistance des chocs exogènes et les nouveaux effets de la guerre russo-ukrainienne, le nouveau taux projeté est de 5,7% pour l’année 2022. Car, s’il est vrai que la pandémie sévit de moins en moins, le conflit russo-ukrainien avec ses corollaires sur les autres pays du monde ne favorise pas l’optimisme. Mais l’espoir est permis, quand on sait qu’en 2020, au fort de la crise sanitaire du Covid-19, le gouvernement a annoncé en 2020 un plan de soutien équivalent à 3,7% du PIB, dont un volet de riposte sanitaire, et un plan de soutien économique et social ciblant les entreprises formelles affectées, ainsi que les ménages les plus vulnérables.

 Quant aux petites et moyennes entreprises/industries, elles représentent un poids important dans le tissu économique de nos pays africains. Pour les accompagner à mieux impacter, les 28.000 PME/PMI du pays bénéficient de la part de l’État, avec le concours de la Banque Mondiale d’une cagnotte de 20 Mds de francs CFA.

Dans la foulée, l’État a renforcé ses actions en adoptant en Conseil des Ministres le 23 mars 2022, le décret portant création d’un guichet unique de promotion  des petites et moyennes entreprises. À cette occasion, le Conseil des Ministres a rappelé que cette catégorie « représente près de 90% » du tissu  économique national. Plusieurs missions ont été dévolues à ce guichet qui devra globalement appuyer et renforcer la promotion des PME/PMI, levier par excellence de la croissance du PIB et du renforcement de l’économie.

Le gouvernement durant le quinquennat 2021-2026 entend poursuivre la transformation structurelle de l’économie. D’importants projets lancés à cet effet reçoivent un coup d’accélérateur. Le plus en vue à ce jour est la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé ou « Glo-Djigbé Industrial Zone » (GDIZ), le tout premier pôle industriel d’envergure ayant été développé  en Afrique de l’Ouest. Près d’une quarantaine d’entreprises ont déjà contracté et entendent investir des milliers de milliards dans diverses industries notamment agro-alimentaires, textiles, pharmaceutiques, de fabrication d’engins lourds et autres. Il est attendu de cette Zone, des impacts significatifs sur plusieurs axes socio-économiques. Fruit d’un joint-venture entre le Bénin et le Groupe ARISE, le gouvernement y prend une part active avec un investissement de 35%. Avec ce projet, c’est la transformation structurelle de l’économie béninoise qui se trouve actée. Un projet qui intervient dans un contexte de relance et qui permettra à terme de créer de milliers d’emplois pour nos compatriotes.

-wT

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