Les députés ivoiriens se sont retrouvés à l’Assemblée Nationale le jeudi 14 avril dernier, pour valider le calendrier de travail de la session de l’année 2022. Ils ont aussi saisi l’occasion, pour se pencher sur la proposition de loi relative à la limite d’âge, pour être candidat à l’élection présidentielle en République de Côte d’Ivoire. Le caractère très sensible de cette loi qui fixe à 75 ans désormais l’âge limite pour les candidats, a conduit les honorables députés à repousser, l’examen de cette proposition de loi jusqu’à la fin de l’année en cours.

Par Edmond Sossou

Depuis le 04 avril 2022 à l’Assemblée Nationale, deux propositions de loi étaient déposées par le député Antoine Assalé Tiémoko. L’une porte sur la suppression du poste de vice-président et un âge plafond de 75 ans pour les candidats à la présidentielle. La seconde concerne, une diminution de la caution à la présidentielle de 50 à 20 millions de francs Cfa et l’interdiction de la transhumance politique.

Une fois votée, cette loi sur la limite d’âge, va ouvrir la porte à de grandes batailles de positionnement au sein des trois grands partis politiques à savoir, RHDP, PPA-CI et PDCI-RDR encore contrôlés respectivement par les présidents Alasane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henry Konan Bédier.

Avec l’adoption de cette loi, l’actuel président de la république en exercice, Alassane Ouattara, 80 ans, Henri Konan Bédié, 88 ans et Laurent Gbagbo, 77, seront désormais écartés du jeu politique. Frapper par l’âge limite de 75 ans, ces trois personnalités, seront forcés de donner la chance à l’émergence d’une nouvelle génération de la classe politique ivoirienne. Par ailleurs, la suppression du poste de vice-président, la réduction de la caution et l’interdiction de la transhumance politique, sont également des problématiques très importantes dans le règlement des crises politiques en Côte d’Ivoire. Les éléphants politiques, mettrons ainsi fin à plus de 30 années de règne et d’occupation de la scène politique par ces trois poids lourds.

La côte d’Ivoire est toujours à la recherche de sa stabilité politique. Et cela, devra passer désormais par des lois fortes, qui offrent à l’ensemble de la classe politique ivoirienne, un climat de confiance et de stabilité. L’étude et l’adoption de ces nouvelles lois sur la table des députés, vont définitivement noyer, le débat autour des trois dinosaures du paysage politique ivoirien.

L’échéance de 2025 n’étant plus loin, la jeunesse politique ivoirienne pourrait avoir enfin, l’opportunité de gérer autrement la Côte d’Ivoire.