Transparence de la dette : Le Benin, un modèle pour les pays de l’IDA
Reconnu pour sa bonne gestion de la dette publique et sa transparence dans ce domaine, le Benin, sous la houlette du Président Talon est classé classé en tête des 78 pays de l’IDA (Association Internationale de Développement) sur la transparence de la dette publique.
En effet, le Bénin a inscrit son nom en lettre d’or dans le rapport de la Banque mondiale consacré à la transparence de la dette publique. Ce document, publié annuellement, évalue la rigueur et la clarté des politiques de divulgation de la dette dans les pays bénéficiaires de l’Association Internationale de Développement (AID). Cette année, sur 78 pays éligibles, le Bénin s’est hissé en première position, partageant le sommet avec le Burkina Faso — les deux seuls États à avoir obtenu un score maximal sur tous les critères.
“Dans le dernier rapport de la Banque mondiale sur la transparence de la dette publique, publié en février 2025, le Bénin s’est arrogé la première place parmi les 78 pays éligibles aux financements de l’Association Internationale de Développement (Aid)”, information rapportée par le service de la dette du ministère de l’Économie et des finances dans son rapport intitulé “ Bulletin statistique de la dette publique, premier trimestre 2025 ”. Ce classement, poursuit le rapport, résulte d’une évaluation rigoureuse portant sur neuf indicateurs clés, réunis au sein du « DebtReporting Heat Map ». Cette grille de lecture scrute la qualité des données publiées par les États. Il s’agit de leur accessibilité, leur exhaustivité, leur actualisation, mais également de la clarté des engagements hors bilan, la fréquence des rapports sur la viabilité de la dette ainsi que la diffusion des Stratégies de gestion de la Dette à Moyen Terme (Sdmt). Le Bénin et le Burkina-Faso sont à ce jour, les seuls pays à avoir obtenu le score maximal sur l’ensemble de ces critères. Le Bénin s’impose désormais comme une véritable référence pour les économies émergentes.
Le « Debt Reporting Heat Map » : une grille d’évaluation exigeante
Le classement repose sur neuf indicateurs clés qui composent le Debt Reporting Heat Map, un outil technique et rigoureux conçu par la Banque mondiale pour mesurer la transparence des données liées à la dette de chaque pays membre. Il s’agit de “l’accessibilité” des données de dette publique. Il s’agit pour cet indicateur d’évaluer la facilité avec laquelle un citoyen -le Béninois- ou un investisseur peut consulter les informations officielles du pays. Le Bénin s’est illustré ces 5 dernières années dans la rigueur de publication de ses données. “L’exhaustivité” est le deuxième indicateur important d’évaluation de la performance de la dette publique des pays membres. A cet étape, l’institution de Breton Woods a évalué la couverture des différentes catégories de dette, y compris les engagements hors bilan. “L’actualisation” est l’indicateur qui a évalué la régularité de la mise à jour des données disponibles. A suivi la “clarté” des engagements hors bilan. Il a identifié les dettes implicites, les garanties et des passifs contingents du Bénin. “Fréquence des rapports sur la viabilité de la dette est l’indicateur qui permet d’évaluer la publication d’analyses sur la soutenabilité de l’endettement des pays membres. Enfin, la publication de la stratégie de gestion de la dette à moyen terme (Sdmt). Il évalue l’existence et la diffusion du plan national sur la gestion proactive de la dette. Le Bénin a coché toutes les cases avec brio. Ce succès est le fruit d’une volonté politique affirmée, d’une technocratie bien outillée et d’une collaboration transparente entre les institutions financières publiques et les partenaires internationaux.
Une stratégie gouvernementale volontaire et méthodique
Depuis plusieurs années, le gouvernement béninois a mis en œuvre une série de réformes structurelles pour améliorer la gouvernance de la dette publique. Parmi celles-ci, nous pouvons citer l’instauration d’un comité national de transparence budgétaire, la digitalisation des bases de données budgétaires et financières, la formation continue des cadres de la direction générale de la gestion de la dette et de la direction du Trésor et de la comptabilité publique. Enfin, la publication semestrielle de bulletins de viabilité de la dette est donc une pratique courante désormais au sein de l’administration publique. Cette dynamique s’inscrit dans un cadre plus large de réforme de l’État, avec pour maître mot : rendre l’action publique plus lisible, responsable et efficace.
Une influence grandissante sur le continent africain
La performance béninoise ne passe pas inaperçue. Elle offre au pays une légitimité nouvelle dans les instances régionales et internationales. À l’heure où les économies africaines cherchent à diversifier leurs sources de financement tout en maîtrisant leur niveau d’endettement, le Bénin apparaît comme une référence, voire un mentor. Le pays participe désormais activement aux forums de haut niveau sur la gestion des finances publiques. Plusieurs pays d’Afrique francophone sollicitent le partage d’expérience béninoise. Le Bénin est cité dans des publications techniques de la Banque mondiale comme cas d’école. “Le Bénin nous démontre qu’il est possible d’allier financement du développement et transparence, même en contexte de ressources limitées”, fait observer l’économiste à la Banque mondiale Nadia Mohamed. « Nous avons choisi d’être exemplaires, parce que la confiance des citoyens et des bailleurs repose sur la vérité des chiffres », renchérit l’Argentier national Romuald Wadagni, ministre de l’Économie et des Finances. Enfin, “le classement reflète la maturité de notre administration financière.” C’est une reconnaissance internationale qui nous engage davantage”, déclare le directeur général de la Dette publique du Bénin.
L’impact sur la notation financière et les investissements
Cette distinction n’a et une valeur symbolique. Elle se traduit également par une meilleure perception du risque souverain par les agences de notation. À cet égard, elle offre des conditions de financement plus avantageuses sur les marchés internationaux. Cette distinction renforce l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers, qui cherchent la stabilité et la prévisibilité pour financer l’économie.
Enjeux et perspectives
Si le Bénin a atteint un sommet, il lui faut maintenant le maintenir. Les risques sont ceux de tout système vertueux : la complaisance, le relâchement, le manque de vigilance. Pour aller plus loin, le pays pourrait intégrer les données sur la dette dans les portails citoyens et élaborer des mécanismes de redevabilité parlementaire plus stricts. Par ailleurs, le pays pourrait intensifier l’éducation budgétaire au niveau communautaire. Le Bénin n’a pas seulement atteint une première place, il trace une voie. Celle d’une Afrique transparente, crédible et stratège. Ce rapport de la Banque mondiale ne couronne pas seulement un effort technique, il consacre une vision.
Par C.K