Sommet extraordinaire de la CEDEAO à l’Onu : Des sanctions contre la Guinée et une haute mission au Mali pour libérer les soldats ivoiriens
À l’occasion du 77ème Assemblée générale de l’Onu à New York, les Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ont tenu, un sommet extraordinaire le jeudi 22 septembre 2022. Les dirigeants africains se sont notamment, penchés sur les situations du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso. Ce sommet extraordinaire a accouché des sanctions progressives contre la Guinée et prévoit l’envoi d’une mission à Bamako pour trouver une solution satisfaisante à la situation des militaires ivoiriens arrêtés par l’équipe de la transition malienne.
Par Edmond Sossou
Le Burkina Faso, le Mali et de la Guinée, suspendus de la Cedeao, n’étaient pas présents au sommet extraordinaire tenu par les Chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao à New York.
À l’issue de cet énième tête à tête des dirigeants africains sur la situation des trois pays en difficultés depuis les récents coups d’État, des décisions fortes ont été prises par la Cedeao.
La Guinée bientôt sous sanctions
Dans le rapport présenté par le Président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray, l’orgaisation a décidé de prendre des sanctions contre la Guinée Conakry. Des personnalités ainsi que l’équipe de la transition, conduite par Colonel Mamadou Doumbouya, sont ciblées par ces sanctions à venir. La Cedeao continue de condamner les coups d’État et exige des différentes juntes, un retour rapide à l’ordre constitutionnel, a ajouté le président de la commission de l’organisation.
Une mission spéciale de la Cedeao pour sauver les militaires ivoiriens en prison au Mali
Le Mali et surtout la situation des militaires ivoiriens en prison à Bamako, était aussi au coeur des préoccupations au sommet extraordinaire de la Cedeao à New York.
Les Chefs d’État et de gouvernement ont décidé, d’envoyer une importante mission de la Cedeao auprès des autorités maliennes, afin de régler définitivement le bras de fer entre Bamako et Abidjan au sujet des 49 militaires ivoiriens en prison au Mali dont 03 femmes ont été libérées récemment par Bamako pour des raisons humanitaires.
Cette voie diplomatique qu’a choisi d’emprunter la Cedeao, sera pilotée par les présidents togolais, sénégalais et ghanéen. Ces Chefs d’État sont attendus le Mardi 27 septembre 2022 à Bamako, selon le numéro 1 de la commission de la Cedeao.
Omar Alie Touray a précisé que la Cedeao dans sa globalité, exige la libération immédiate et sans conditions des 46 soldats ivoiriens encore en détention au Mali depuis le 10 juillet 2022.
Des conséquences pour la radicalisation de la position malienne?
Malgré l’offensive diplomatique et les différentes médiations qui interviennent dans ce dossier, les autorités maliennes, refusent de libérer les 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako.
Selon plusieurs sources diplomatiques, cet entêtement de la transition malienne peut engendrer de lourdes conséquences pour le pays.
Si la mission des Chefs d’États de la Cedeao n’obtient pas un résultat satisfaisant, le Colonel Assimi Goïta, s’exposerait probablement à de nouvelles sanctions économiques et monétaires de la part de la Cédéao et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Une source diplomatique ivoirienne par contre, a subtilement rappelé aux nouvelles autorités maliennes, l’importance de la Côte d’Ivoire pour l’économie malienne. En effet, le Mali achète, 20% de son électricité à la Côte d’Ivoire et à la date d’aujourd’hui, doit près de 40 milliards de francs Cfa au trésor public ivoirien.
Le Mardi 27 septembre prochain, reste un tournant décisif dans le règlement de ce duel entre Bamako et Abidjan.