Insécurité au Burkina-Faso: le président Damiba rencontre son prédécesseur Roch Kaboré
Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, a reçu mardi 21 juin 2022 les anciens présidents Roch Kaboré, président déchu et Jean-Baptiste Ouedraogo. Au cœur des échanges, des questions sécuritaires et la conduite de la Transition.
Alors que l’actuel chef d’Etat burkinabè lance un appel à l’unité nationale et à la cohésion sociale, il a rencontré mardi deux de ses prédécesseurs. Il s’agit du président renversé pour son incapacité à assurer la sécurité des citoyens, Roch Marc Christian Kaboré et Jean-Baptiste Ouedraogo. Les trois personnalités ont discutés des questions liées à la sécurité et à la conduite de la transition en cours dans le pays.
C’est la première fois que le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba reçoit officiellement son prédécesseur, depuis le renversement de son pouvoir le 24 janvier dernier. Selon la présidence, cette « rencontre marque le début d’une série d’actions envisagées par le chef de l’Etat, en vue de décrisper la situation politique et favoriser la participation de toutes les filles et tous les fils du Burkina, à l’œuvre de refondation nationale».
Rock Kaboré n’était pas le problème
Le pouvoir de l’ex-président Rock Kaboré a été renversé en janvier, par un coup d’Etat militaire, qui a porté le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba à la tête du Burkina-Faso. La principale raison évoquée par les meneurs du coup d’Etat, était la défaillance du président déchu dans la lutte contre le terrorisme. Près de cinq mois après les évènements, le bilan sur la situation sécuritaire du pays n’a pas connu d’évolution positive. Visiblement le départ de Roch Kaboré ne serait pas la solution. Dos au mur le président Damiba solliciterait-il la ‘défaillance’’ de son prédécesseur ?
Des attaques répétées
La situation sécuritaire s’aggrave à Burkina-Faso. Dimanche 20 mars 2022, 13 soldats burkinabè ont été tués lors d’une embuscade de présumés djihadistes. Le 08 avril, 12 autres et 04 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) ont été tués. Selon un communiqué de l’armée, au moins 15 personnes, dont neuf soldats burkinabè, ont été tuées, dimanche 24 avril, lors d’attaques djihadistes simultanées contre deux détachements militaires dans le nord du pays. Le 25 mai, une cinquantaine de civils sont morts lors d’une attaque de djihadistes présumés dans l’est du pays. La récente, remonte au 11 juin. Cette agression a fait six morts.