Chronique de Romuald Boko : Dissensus démocratique au Benin
L’organisation de la prochaine élection présidentielle est porteuse de lancinants points de fragilité et de discorde.
La tenue d’élections démocratiques et libre, consacrée tant par les instruments juridiques nationaux que communautaires, régionaux et universels, auxquels s’est engagé le Bénin, suscite malheureusement des réserves , des inquiétudes et des appréhensions.
L’absence de consensus dans la négociation des règles du jeu électoral surtout la question cruciale de la revision du code electoral apparaît à tous égards comme un facteur de conflits et de crises en gestation.
En effet, l’article 146 nouveau querellé stipule clairement que : « seules seront éligibles à l’attribution des sièges, les listes ayant recueilli au moins 20% des suffrages valablement exprimés dans chacune des circonscriptions électorales législatives. Toutefois, pour les partis politiques ayant conclu et déposé à la CENA préalablement à la tenue du scrutin un accord de coalition parlementaire, il sera procédé, pour le calcul du seuil prévu à l’alinéa précédent, à la somme des suffrages de ceux ayant recueilli au moins 10% des suffrages exprimés au plan national ». Voilà l’un des mystères les plus épais de la quadrature politique du Bénin. Beaucoup d’objections et de contestations, les unes aussi vives, les autres aussi muettes accentuent la crispation du climat politique. Ces agitations mettent-elles en cause la possibilité du dissensus démocratique ?
A contrario, il va falloir transformer les faiblesses en une source d’énergie et de richesse permettant l’expression de différentes opinions et la recherche de solutions collectives. C’est la pluralité des points de vues. C’est aussi l’expression de différentes opinions et la confrontation des idées afin d’enrichir le débat démocratique et de favoriser l’émergence de solutions plus créatives et plus justes. C’est enfin la nécessité d’un dialogue politique inclusif ou d’une assise nationale. C’est indiscutablement la fenêtre d’Overton pour les béninoises et les béninois.
L’Autre Afrique