Budget général exercice 2026 :Wadagni expose les mesures à sensibilité sociale
Le Bénin s’apprête à franchir un nouveau cap dans sa politique de solidarité et de développement inclusif. Le projet de Budget Général 2026 dévoilé par le gouvernement fait des Dépenses à Sensibilité Sociale (Dss)le véritable moteur de la croissance pour l’année à venir, sous l’impulsion du Ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni. Le Ministre Wadagni confirme ainsi l’engagement du Gouvernement à placer le citoyen au cœur de sa stratégie économique. Les Dss, qui regroupent l’ensemble des initiatives et activités gouvernementales visant à soutenir la réussite sociale et économique collective, connaissent une augmentation spectaculaire. Pour 2026, l’enveloppe dédiée à ces dépenses cruciales pour la vie des Béninois s’élève désormais à 1.233,260 milliards de FCFA. Ceci représente une hausse significative par rapport aux 1.101,700 milliards de FCFA prévus initialement dans le budget 2025. Cette progression de plus de 131 milliards de FCFA n’est pas qu’un simple ajustement chiffré ; elle est le signal fort d’une volonté politique de renforcer l’accès aux services de base, de lutter contre les inégalités et d’investir massivement dans le capital humain (éducation, santé, emploi) et les filets sociaux.
Mille deux cent trente-trois milliard deux cent soixante millions de FCFA. C’est la cagnotte allouée aux Mesures à sensibilité sociale dans le Budget général 2026. Le ministre de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni se faire garantes de ces mesures et explique le contenues de cette décision gouvernementale éponyme paru en septembre 2025 sous la Direction de son département ministériel. Quelles sont les grandes priorités derrière cette somme colossale ? Quels sont les projets concrets qui vont bénéficier de cette manne financière additionnelle ? Cette hausse des DSS est-elle suffisante pour relever les défis sociaux du Bénin ? L’analyse de ces chiffres donne le ton des ambitions du gouvernement pour 2026 : un développement économique certes, mais avant tout un développement socialement responsable. Le décryptage des arbitrages budgétaires de Romuald Wadagni est essentiel pour comprendre l’impact direct sur chaque Béninoise et Béninois.
Les orientations budgétaires du Gouvernement
« Le Gouvernement du Bénin, parallèlement aux réformes structurelles et de consolidation des bonnes pratiques de gestion des finances publiques engagées depuis 2016, met en place, développe et renforce, à travers les lois de finances successives, les mesures et initiatives sociales en faveur des populations. La plupart de ces actions sociales sont matérialisées par les dépenses sociales visant non seulement à affecter directement le bien-être individuel mais également à soutenir la réussite sociale et économique collective. En effet, les actions de renforcement des services sociaux de base et de développement équilibré et durable de l’espace national, portées par les axes 6 et 7 du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2016-2021) et consolidées dans le PAG 2021-2026 trouvent dans le budget de l’Etat, d’importants points d’application à travers la déclinaison des politiques publiques à caractère social et économique. Ces initiatives à fort impact social constituent, sans conteste, une preuve additionnelle du souci de la répartition équitable des fruits de la croissance économique qui, elle-même, parce qu’elle est de plus en plus élevée, atteste que notre pays est effectivement entré dans une phase de développement soutenu. Pour la gestion 2026, les orientations budgétaires du Gouvernement s’inscrivent en continuité avec pour finalités plus d’égalité des chances et équité sociale dans la répartition des fruits de la croissance économique. A ce titre, la politique d’allocation vise à assurer l’accélération de la mise en œuvre des engagements découlant des objectifs de développement durable (dont la réduction des inégalités liées au genre, la préservation de la planète contre les effets du changement climatique, la promotion de l’emploi, etc.). Au plan budgétaire, les ratios (dépenses de personnel/PIB), (dépenses de transfert/PIB) et (dépenses d’investissement/PIB) passeraient respectivement de 4,5%, 3,9% et 7,1% attendus en 2025 à 4,2%, 3,8% et 7,9% en 2026. Cela reflète la volonté de l’Etat de maintenir des choix budgétaires durables en faveur des mesures à fort impact social. Globalement, en matière de politique sociale, l’Etat poursuivra l’extension des filets sociaux et le progrès vers l’atteinte des Odd. L’objectif est de faire bénéficier les fruits de la croissance au plus grand nombre possible et d’améliorer les conditions de vie des populations, notamment les plus vulnérables. A cet effet, la dynamique d’extension du Programme « Assurance pour le Renforcement du Capital Humain » et du Programme de nutrition, les mesures de gratuité de la césarienne, la prise en charge de certaines affections cardiologiques et les autres mesures sociales seront poursuivies et renforcées. Il en sera de même pour les cantines scolaires, l’accès à l’eau portable, les microcrédits, etc.
Affaires sociales et énergie
En ce qui concerne les affaires sociales, pour la gestion 2026, l’État poursuit l’amélioration du bien-être des couches vulnérables. Pour ce faire, les priorités sont, entre autres l’accroissement des capacités productives des ménages vulnérables à travers le programme de filets de protection sociale productifs Gbessoke ; la construction et l’équipement de plusieurs centres spécialisés, notamment le centre social des aveugles, le centre de formation professionnelle des personnes handicapées et le centre d’accueil et de transit des enfants ; l’amélioration des conditions d’accès des femmes à la propriété foncière productive, aux filières porteuses, aux matériels agricoles mécanisés et aux intrants dans les communes ; la mise en place d’un dispositif de refinancement des Systèmes Financiers Décentralisés (Sfd) avec des ressources adaptées à leur besoin de financement à moyen et long termes, à travers leur intégration dans le dispositif Arch. Dans le secteur de l’énergie, de l’eau et des mines, l’État assure équitablement l’accès aux services énergétiques modernes, à l’eau potable, à la valorisation de l’eau, des ressources minières et pétrolières, des terres et des ressources connexes. Pour ce faire, les priorités pour 2026 porteront sur la poursuite de l’installation de centrales thermiques bicombustibles d’une capacité totale de 240 MégaWatt ; la poursuite de la construction de centrales solaires photovoltaïques de capacité totale additionnelle de 125 MWc1 ; l’électrification de nouvelles localités par raccordement au réseau ; la poursuite du renforcement des systèmes d’alimentation en eau potable des sept (07) villes non couvertes et de soixante villes partiellement desservies par la Soneb ; la promotion des potentialités en hydrocarbures des bassins sédimentaires du Bénin.
Améliorer la santé des Béninois, la priorité dans le domaine sanitaire
Dans le domaine de la santé, l’État ambitionne de garantir à tous une bonne santé pour la promotion du bien-être des populations selon le cycle de vie. Pour atteindre cet objectif, il s’agira en priorité de renforcer la qualité des services de soins de santé primaires et de poursuivre la lutte contre les maladies prioritaires (Paludisme, Vih Sida et la tuberculose), les maladies non transmissibles, les hépatites, les maladies tropicales négligées ; de renforcer la capacité de production des institutions de formation des professionnels de santé au Bénin (Inmes et Ifsio) ; d’améliorer la disponibilité des produits de la planification familiale, de la santé sexuelle et reproductive ; de mettre en œuvre le Système d’Information Hospitalier (Sih) dans tous les hôpitaux publics ; d’élaborer et de mettre en œuvre la stratégie nationale de développement de la santé numérique intégrant les m-health.
Des infrastructures sportives modernes dans les grands centres urbains du Bénin
Dans le domaine des sports, le Gouvernement axe sa politique en 2026 sur le développement du sport, des loisirs sains et l’encadrement socio-éducatif des jeunes. Son opérationnalisation passe par la poursuite de la construction/réhabilitation des stades de haut standing dans toutes les communes et départements du Benin (Parakou, Unafrica, René Pleven, Mathieu Kérékou, académies régionales, académie de tennis, académie de football féminin, autres stades de départements et de communes) ; de l’élargissement des classes sportives dans toutes les disciplines en milieu scolaire ; du renforcement des capacités des acteurs du mouvement sportif national (Mise en place des Directions Techniques Nationales (Dtn), formations des coachs, encadreurs, etc.) ; du développement du Projet Jeunesse, Paix et Sécurité ; et de la valorisation des loisirs modernes et endogènes sains ; etc.
Un cadre de vie plus favorable au vivre ensemble
Au niveau des infrastructures de transport et du cadre de vie, la politique de l’État vise un Bénin vert, un cadre de vie assaini, attrayant avec un système de transport multimodale économiquement performant. Pour ce faire, les priorités porteront sur le renforcement du dispositif de coordination des interventions des structures déconcentrées ; l’amélioration du Système d’information Statistique du Ministère du Cadre de Vie et des Transports (Mcvt) ainsi que du dispositif de suivi et d’évaluation des interventions du secteur, y compris celui de passation des marchés publics ; l’accélération des procédures de mise en application du cadre législatif et réglementaire lié à la gestion de l’environnement, des changements climatiques et des ressources naturelles ; la poursuite de l’aménagement, de la réhabilitation et de la construction du réseau routier pour connecter les 77 chefs-lieux de communes ; le renforcement de la mobilité des personnes par la promotion du mode de transport urbain collectif et l’assainissement des zones construites par le système de drainage des eaux pluviales.
Une ère nouvelle pour les Aspirants au Métier d’Enseignant (Ame) en 2026
Au niveau des enseignements maternel et primaire, l’État axe sa politique sur l’amélioration du management stratégique du sous-secteur, l’atteinte d’une scolarisation primaire à tous les enfants et l’amélioration de la qualité des enseignements. A cet effet, l’État veillera au reversement des Aspirants au Métier d’Enseignant (Ame) en Agents Contractuels de Droit Public (Acdp) ; à la modernisation et fiabilisation du système de collecte, de traitement et de diffusion de l’information statistique par l’opérationnalisation du Système d’Information de Gestion de l’Éducation (Sige) ; à la poursuite du renforcement de capacités des enseignants sur les nouveaux curricula d’études issus de la réforme de la qualité ; (iv) à la poursuite de la mise en œuvre des programmes d’alimentation scolaire (Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI), Programme d’Appui au Système Éducatif Béninois (Paseb) et autres) ; à la poursuite de la mise en œuvre du Projet de Renforcement de la Qualité des Enseignements Maternel et Primaire (Preqep) ; etc.
L’Esg et l’Eftp aux secondaire, technique et de la formation professionnelle
Dans le domaine des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, la politique de l’État en 2026 vise à favoriser la formation et l’éducation, la disponibilité d’un capital humain suffisant, de qualité et compétitif. Pour ce faire, les priorités concernent, entre autres la poursuite de l’encadrement pédagogique des enseignants des établissements de l’Enseignement Secondaire Général (Esg) et de l’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels (Eftp) ; la sécurisation des domaines des Collèges et Lycées d’Esg ; la poursuite de l’extension de la mesure d’exonération des frais d’inscription aux élèves filles du second cycle de l’Esg ; le renforcement des actions relatives aux alternatives éducatives ; le développement et la mise en œuvre des initiatives pour l’introduction des langues nationales dans le système éducatif formel ; etc.
Le Fnaes, l’Acise, l’Epes et la Dbau aux supérieurs
Dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la politique de l’État sera focalisée sur la promotion d’un enseignement supérieur axé sur la professionnalisation et une recherche scientifique centrée, entre autres, sur les savoirs endogènes et l’innovation. A cet effet, les points d’application de cette politique sont relatifs, entre autres, à la poursuite du recrutement des assistants en position probatoire au profit des Universités Publiques grâce au dispositif du Fichier National des Aspirants à l’Enseignement Supérieur (Fnaes) ; à la poursuite des chantiers de construction des infrastructures administratives, pédagogiques et de recherche avec l’Agence de Construction des Infrastructures du Secteur de l’Éducation (Acise) ; à la mise en place d’une plateforme de gestion intégrée des activités des Établissements Privés d’Enseignement Supérieur (Epes) ; au renforcement du partenariat public-privé pour le développement de la recherche et de l’innovation ; à la poursuite de la digitalisation de l’ensemble des processus d’attribution et de paiement des allocations aux étudiants par la Direction des Bourses et Aides Universitaires (Dbau). Englobant toutes les initiatives et activités à impact social réalisées par le Gouvernement pour soutenir la réussite sociale et économique collective, les Dépenses à Sensibilité Sociale (Dss) sont relevées à 1.233,260 milliards de FCFA contre 1 101,700 milliards de FCFA prévus pour 2025, a conclu la Direction générale du Budget, du ministère de l’Économie et des finances.


